Présent sur le circuit d’Hockenheim à l’occasion du week-end de GP2/GP3, FormulaRapida.net a pu s’entretenir en exclusivité avec Tatiana Calderon, pilote colombienne de l’écurie Arden. Nous avons parlé de sa saison, de ses attentes pour ce week-end et du rôle des femmes dans le sport automobile.


Nina Rochette : Bonjour Tatiana, nous sommes sur un circuit que vous connaissez bien pour y avoir roulé un grand nombre de fois. Que pensez-vous du circuit d’Hockenheim ?

Tatiana Calderon : C’est vrai qu’avec la F3, on y venait presque deux fois par ans, c’est pourquoi je le connais aussi bien. C’est un circuit techniques avec des virages rapides et d’autres plus lents et, honnêtement, je m’y amuse beaucoup. En plus, il offre des occasions de dépassement, j’espère donc pouvoir y inscrire mes premiers points de la saison.

NR : Pensez-vous que connaître aussi bien ce circuit peut vous aider ce week-end ?

TC : Sans aucun doute, connaître le circuit est très bénéfique. De plus, on ne roule que très peu en GP3, une seule séance d’essais libres et peu de tours couverts. J’espère ainsi que l’expérience que j’ai accumulé des années précédentes me sera utile pour ce week-end.

NR : Vous roulez avec l’écurie Arden International, pourquoi avoir choisi cette équipe pour vos débuts en GP3 ?

TC: Je pense qu’Arden est une équipe qui a su toujours être au niveau en GP3, encore l’an dernier avec Emil Bernstorff. Mon ingénieur de piste est le même que celui que j’avais eu en 2014 en F3. Ca a évidemment attiré l’attention de l’équipe parce que depuis cette année-là, nous nous entendons toujours très bien. Je crois que le plus difficile est de trouver le bon équilibre entre le pilote et l’ingénieur et ça je l’avais déjà dès le début, c’est pour ça que je suis très contente d’être avec Arden. Ils ont déjà gagné ce championnat et, petit à petit, nous allons progresser pour aller chercher des points.

NR : Vous avez eu un début de saison assez difficile, vous attendiez vous à souffrir autant avant Barcelone ?

TC : Franchement, les essais hivernaux s’étaient très bien passés pour moi, je m’étais peut-être dit que ma place était plus devant mais c’est un championnat au niveau très élevé. Presque toute la grille tient dans une seconde et ce sont ces petits détails qui entraînent de grosses disparités en course. Le week-end où tout parviendra à marcher correctement, je pense que nous pourrons être bien plus devant.

NR : L’an dernier vous étiez une des pilotes les plus expérimentées en F3 et vous avez pensé continuer jusqu’à ce que le nouveau règlement ne vous en empêche. Qu’en pensez vous ?

TC : Je pense que la F3 est un de ces championnats de références où l’on apprend beaucoup en passant du temps en piste. Bien sur que le nouveau règlement fixant à trois saisons maximum une carrière en F3 m’a limité, mais dans le même temps j’avais besoin de changement avec une voiture plus puissante comme la GP3. De plus, ça reste une expérience nouvelle de passer de la F3 à la GP3.

NR : Vous êtes la seule femme à courir en GP3 même si d’autres comme Carmen Jorda ou Alice Powell sont déjà passées par là. Cela vous donne-t-il une pression supplémentaire pour être la meilleure femme ou bien vous ne vous préoccupez que de vos résultats face aux hommes ?

TC : La lumière est bien sur sur moi. J’ai la vitesse pour être devant et je me fiche de ce que font les autres. De plus, les niveaux entre les saisons changent, ce qui rend plus difficile une comparaison. Je pense que nous y sommes, à la porte des points. Et quand nous arriverons à tout faire fonctionner ça devrait aller mieux. C’est pour cela que je me concentre, pour bien faire.

NR : Vous faites partie de l’association de Suzie Wolff Dare to be different. A quel point est-ce important pour vous ?

TC : Je pense que c’est une bonne initiative pour toutes ces femmes qui sont dans le sport automobile. C’est une bonne chose pour nous soutenir mutuellement et pour nous aider toutes entre nous. Je crois que c’est une très bonne initiative, j’aime faire partie de cette communauté, j’ai rencontré des grandes femmes grâce à ce projet et nous nous entraidons toutes. Nous nous occupons des filles qui veulent faire du sport automobile parce qu’il n’y a aucune raison qu’on y arrive pas d’après moi.

NR : Enfin, que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?

TC : Mon objectif, mon rêve c’est d’atteindre la Formule 1, c’est pour ça que je donne mon maximum pour être un jour sur cette grille. Mais je sais que c’est très difficile et qu’il faut y aller pas à pas pour pouvoir terminer cette année dans les points et voir les portes s’ouvrir.