Comme chaque année depuis 2011, le Grand prix de Bahreïn est l’occasion pour l’opposition chiite de faire entendre sa voix. Vendredi, ils étaient des milliers à se rassembler à Manama pour réclamer des réformes politiques et dénoncer la répression. Ils n’ont cependant montré aucune hostilité envers la tenue du Grand prix.
Derrière le faste du Grand cirque de la F1, qui pose ce week-end ses valises à Bahreïn, on oublierait presque les tensions qui agitent le pays. Depuis 2011, inspirée par les évènements du Printemps arabe, la majorité chiite du pays demande en effet une monarchie constitutionnelle, alors que Bahreïn est dirigé par la famille royale sunnite Al Khalifa. Le mouvement qui avait été rapidement écrasé a depuis gagné de l’ampleur et la répression s’est accentuée.
Profitant de l’exposition médiatique de ce week-end, l’opposition a une nouvelle fois tenté de faire entendre sa voix et ses revendications. Elle pointe du doigt les manquements aux droits de l’homme et les libertés bafouées. La manifestation s’est déroulée sans encombre bien qu’Amnesty international ait mis en garde contre des actes de répression ce week-end.
Les organisateurs du Grand prix ne veulent en effet pas voir la grande fête gâchée. En 2011, la course avait dû être annulée à cause des manifestations. L’année suivante de lourdes menaces avaient pesé sur la tenue de la course. Les écuries craignaient en effet pour la sécurité de leurs équipes alors que des organisations luttant pour les droits de l’homme appelaient à l’annulation de la course pour condamner les actions de la famille royale.