A la veille du début de la saison 2017 de Formule 1, il est temps de faire un point sur les attentes de cette saison 2017 avec beaucoup de changements attendus sur tous les points névralgiques du championnat.
Alors que le mercato d’hiver 2016 s’était révélé plutôt sage, la bombe lâchée par le départ de Nico Rosberg en décembre dernier a rebattu les cartes de la saison du côté des équipes. Seule la Scuderia Ferrari démarre 2017 comme elle avait commencé l’année précédente : avec Kimi Räikkonen et Sebastian Vettel.
Parmi les 22 pilotes de l’année précédente, 5 manquent à l’appel. Sont à noter les départs de Nico Rosberg et de Jenson Button, partis à la retraite. Toutefois, le Britannique restera troisième pilote de l’équipe McLaren-Honda et dispose encore d’une option pour 2018. Faute de baquets, Esteban Gutiérrez a rejoint la Formule E, Felipe Nasr se retrouve sans solution depuis la perte de son sponsor Banco do Brasil. Même problème pour l’Indonésien Ryo Haryanto qui a perdu le soutien de Pertamina. Annoncé partant, Felipe Massa rempile une saison de plus chez Williams en raison du remplacement de Rosberg par Valtteri Bottas. Ainsi, c’est la première année depuis 1994 – vainqueur du titre en 1993, Alain Prost avait quitté Williams pour partir hors des circuits – qu’un champion du monde ne remet pas son titre en jeu.
Au niveau des transferts purs, Nico Hülkenberg quitte Force India pour Renault, le Français Esteban Ocon, soutenu par Mercedes, quitte Manor pour Force India, Kevin Magnussen quitte Renault pour Haas F1, Pascal Wehrlein quitte Manor pour Sauber et Valtteri Bottas quitte Williams pour Mercedes. Chez McLaren, Stoffel Vandoorne, qui avait couru 1 GP (10e à Bahreïn) l’an dernier en remplacement de Fernando Alonso prend la place de Jenson Button.
Avec le départ de Jenson Button (305 GP), Fernando Alonso devient le pilote le plus expérimenté de la grille avec 273 GP disputés devant Kimi Räikkönen (252 GP) et Felipe Massa (250 GP). Max Verstappen n’est plus le plus jeune pilote de la grille, Il s’agit désormais de Lance Stroll. Né le 28 octobre 1998, il y a plus d’un an d’écart entre les deux pilotes. Enfin, Sebastian Vettel reste le pilote le plus titré avec quatre titres devant Lewis Hamilton (3), Fernando Alonso (2) et Kimi Räikkönen (1).
Guide des 10 équipes et des 20 pilotes titulaires
A noter que le championnat se disputera à 10 équipes, Manor n’ayant pas retrouvé de repreneur après leur mise en redressement judiciaire.
Mercedes : Lewis Hamilton (44) et Valtteri Bottas (77)
Dominatrice depuis 2014, l’écurie allemande ne montre aucun signe de faiblesse malgré le départ surprise de Nico Rosberg. Valtteri Bottas s’est montré très véloce en battant le premier le record officiel du circuit de Barcelone la première semaine. Le moteur Mercedes a également fait preuve d’une grande fiabilité avec le record du nombre de kilomètres accumulé lors des essais de pré-saison. Mercedes devrait une nouvelle fois briller en Australie même si les Ferrari pourraient les inquiéter.
Red Bull : Daniel Ricciardo (3) et Max Verstappen (33) – PR : Pierre Gasly, Carlos Sainz Jr.
Comme toujours, il est difficile de jauger la performance des Red Bull Racing avec les résultats des essais d’avant-saison. De plus, l’allure de la RB13 semble bien trop simple pour avoir été pensée par Adrian Newey. Max Verstappen confiait lui-même attendre l’arrivée en Europe pour juger véritablement la performance de la Red Bull même si Daniel Ricciardo affirme qu’ils seront à moins d’une demi-seconde en Australie. Les Red Bull auront des lièvres de choix pour se montrer, surtout Max Verstappen qui entame sa première saison complète dans une équipe de pointe.
Ferrari : Sebastian Vettel (5) et Kimi Räikkönen (7) – PR : Antonio Giovinazzi
Jamais depuis 2010, Ferrari n’a été en position de remporter le championnat constructeur ainsi que le championnat pilote. L’équipe s’est montrée très compétitive lors de chaque journée d’essais privés à Barcelone. Que ce soit Sebastian Vettel ou Kimi Räikkönen, les deux ont trusté les premières positions. Si la voiture semble très rapide sur un tour, il faudra voir ce qu’il en est en condition de course mais également quand elle est dans le peloton. Depuis son retour chez Ferrari, le pilote Finlandais se montre de plus en plus à son avantage. En 2014, face à Alonso, il n’a inscrit que 25.5% des points d’équipe. Face à Vettel en 2015, son total est monté à 35% puis est remonté à 46.5% en 2016. Est-ce qu’à 37 ans, Iceman pourra inverser la tendance face à Vettel et devenir une deuxième fois Champion du monde ?
Force India : Sergio Perez (11) et Esteban Ocon (31) – PR : Alfonso Celis Jr.
La grande nouveauté chez Force India cette saison, c’est la nouvelle robe que portera l’écurie de Vijay Mallya. Adieu le noir, le gris ainsi que l’orange et le vert, couleurs du drapeau indien et place désormais au rose, couleur du sponsor BWT, leader européen du traitement de l’eau. Les combinaisons et surtout les casques seront également dans cette couleur pour le moins rarissime en sport automobile. Côté pilote, au revoir Nico Hulkenberg et bienvenue Esteban Ocon. Le Français fera place aux côtés de Sergio Perez. Bien que Mercedes semblait privilégier Pascal Wehrlein, l’écurie Force India a préféré prendre le jeune Esteban Ocon, champion de Formule 3 en 2014 devant Max Verstappen et champion de GP3 Series en 2015. Il avait d’ailleurs disputé pour l’écurie quelques séances d’essais privés, il y a deux ans. L’objectif de cette année sera de conserver le niveau de performance affiché la saison passée puisqu’ils ont devancé Williams.
Williams : Felipe Massa (19) et Lance Stroll (18) – PR : Paul di Resta
Williams a connu un hiver particulier avec le départ de Valtteri Bottas et le retour de retraite de Felipe Massa. Les essais de pré-saison ont montré une Williams plutôt fiable et un Lance Stroll apprenant le métier, certes dans le dur, mais avec une indéniable volonté de bien faire. Williams aura à cœur de remonter dans le top 4 des écuries du plateau et de repasser devant leurs frères de moteur : Force India.
McLaren : Fernando Alonso (14) et Stoffel Vandoorne (2) – PR : Jenson Button
Après une saison 2016 prometteuse, McLaren semblait avoir trouvé enfin la bonne recette pour retrouver des bons résultats. Les règles techniques 2017 qui libèrent l’amélioration des moteurs avec la suppression des jetons a permis à Honda de changer son moteur. Les pilotes Fernando Alonso et Stoffel Vandoorne partaient avec bon espoir d’effectuer des bons résultats mais les essais hivernaux de Barcelone ont rapidement douché les espoirs de Woking. Plusieurs pannes du moteur ont obligé McLaren à utiliser pas moins de 5 blocs différents sachant qu’ils devront en utiliser 4 pour l’ensemble de la saison. Espérons que cette année 2017 ne soit pas une énième année sans résultats pour l’équipe McLaren même si l’optimisme n’est pas de rigueur.
Toro Rosso : Carlos Sainz Jr. (55) et Daniil Kvyat (26) – PR : Pierre Gasly
2016 a été une année compliquée pour Toro Rosso avec un changement de pilote en pleine saison et un moteur Ferrari gelé 2015. Néanmoins, Max Verstappen et Carlos Sainz Jr. ont su tirer le meilleur du châssis de la monoplace italienne lors des trois premières courses. Le pilote russe Daniil Kvyat a eu un peu plus de mal à s’adapter à la monoplace de Faenza. Aujourd’hui, Toro Rosso adopte de nouvelles couleurs et un retour au moteur Renault actuel. A savoir ce qu’adviendra des pilotes qui entament tous deux leur troisième saison avec l’écurie d’apprentissage et avec un Pierre Gasly de plus en plus proche d’un poste de titulaire. Cette saison, il disputera le championnat japonais de Super Formula.
Haas : Romain Grosjean (8) et Kevin Magnussen (20)
Fini la période Esteban Gutierrez, malgré le soutien de Ferrari, le Mexicain n’a pas été retenu par Gene Haas. L’an dernier, Romain Grosjean a surpassé Gutierrez qui a fini l’année avec un total de 0 pt. Pour accompagner le Français, Haas a donc embauché Kevin Magnussen, passé par Renault et par McLaren. Cette année, l’équipe dispose de l’excellent bloc moteur Ferrari 2017. Au vu des tours parcourus lors des essais d’avant-saison, la monoplace semble être fiable. Toutefois, comme l’an passé, les freins Brembo semblent poser problème à Grosjean, connu pour pousser la voiture au maximum de ses capacités. Le pilote danois ne semble pas avoir les mêmes problèmes. Pour sa deuxième saison, Haas devrait se battre pour la 10e place face à Toro Rosso et à Renault.
Renault : Nico Hülkenberg (27) et Jolyon Palmer (30) – PR : Sergey Sirotkin
Après une année difficile de transition de la Lotus à moteur Mercedes, Renault entame véritablement son retour en F1 cette saison avec sa RS17. L’arrivée d’un pilote de pointe comme Nico Hülkenberg permet à Renault d’espérer arriver jusqu’à son objectif d’un top 5 équipe cette saison malgré les restructurations internes et le départ de Frédéric Vasseur en désaccord avec Cyril Abiteboul. Malgré l’absence d’un pilote français dans ses rangs, on espère que l’écurie française reviendra sur le devant de la scène pour ses 40 ans dans la catégorie reine qu’elle fêtera en juillet prochain.
Sauber : Marcus Ericsson (9) et Pascal Wehrlein (94) – PR : Antonio Giovinazzi
L’an dernier, Sauber a hérité de la dixième place au championnat des constructeurs dans l’avant-dernière manche de la saison grâce à Felipe Nasr. Cela leur a permis d’obtenir un pécule de 35 millions d’euros, et qui a condamné l’écurie Manor à fermer boutique. Du côté de la Suisse, malgré l’obtention de ce joli chèque, on a décidé de ne pas reconduire le pilote brésilien et de conserver Marcus Ericsson malgré des résultats en dents de scie depuis son arrivée en Formule 1. Le Suédois aura fort à faire face à la concurrence du jeune allemand de chez Mercedes Pascal Wehrlein. Si ce dernier a prouvé sa rapidité l’an dernier, il va devoir montrer qu’il est digne de piloter une voiture Mercedes. Concernant le power unit, Sauber hérite d’un bloc moteur Ferrari 2016 et ne profitera pas des importantes améliorations apportées par le constructeur italien.
Les changements techniques
L’une des attractions majeures de cette saison 2017 reste l’amélioration de l’aérodynamique des monoplaces. Le règlement technique a été changé pour donner aux F1 une allure « plus agressive » en piste. Visuellement, cela donne des ailerons arrière plus larges et beaucoup plus bas que ces dernières années. Les châssis sont également plus larges et les pneumatiques plus imposants, passant de 245 mm à 305 mm à l’avant et de 325 mm à 405 mm à l’arrière. Si les composés offerts aux 10 équipes restent les mêmes (Ultra Softs, Super Softs, Softs, Mediums, Hard), les gommes ont été revues par Pirelli et les pilotes pourront plus attaquer en course.
Concernant l’aérodynamique, certains pilotes comme Lewis Hamilton et Felipe Massa redoutent que les dépassements soient plus difficiles en raison des perturbations aéro. Lors des essais de pré-saison, le Brésilien a indiqué : « Véritablement, du point de vue pilotage, c’est bien plus sympa pour le pilote. Pour le spectacle, je ne sais pas… Je suis sûr qu’il sera plus difficile de dépasser. Aujourd’hui, en pilotant derrière des voitures, vous perdez beaucoup plus d’appui. » D’accord avec Massa, le Britannique s’est livré à une prédiction sur les gommes 2017 : « Pour l’instant les pneus sont si durs qu’ils ne se dégradent pas […] Donc, le plus probable est que nous allons faire bien plus de courses à un arrêt et, comme il n’y a pas de dégradation, il y a moins d’erreurs et moins de dépassements. »
Le système de jetons d’innovations moteur a été abandonné laissant les manufacturiers libres d’introduire les modifications souhaitées dans la limite du règlement. Ce qui a permis notamment à Honda de revoir complètement son power unit pour cette nouvelle saison. Enfin, le projet de protection de cockpit Halo qui devait entrer en vigueur cette saison a été reporté à la saison 2018 au plus tôt, les autres systèmes tels que l’Aeroscreen restant sur le banc d’essai.
Le calendrier de la saison 2017
Le calendrier 2017 s’étire sur 20 courses de Melbourne (Australie) en mars à Abu Dhabi (EAU) en novembre. Le grand changement du calendrier résulte de la disparition du Grand Prix d’Allemagne après l’édition 2016 à Hockenheim. Cette défection offre un été moins dense aux équipes qui, l’an dernier, avaient quatre courses en cinq semaines. Le Grand Prix d’Europe à Bakou change également de dénomination et devient officiellement le Grand Prix d’Azerbaïdjan et ne fait plus concurrence aux 24 heures du Mans comme l’an passé.
Date | Grand Prix | Circuit |
24-26/03 | Grand Prix d’Australie | Albert Park (Melbourne) |
07-09/04 | Grand Prix de Chine | Circuit international de Shanghai |
14-16/04 | Grand Prix de Bahreïn | Circuit international de Sakhir |
28-30/04 | Grand Prix de Russie | Autodrome de Sotchi |
12-14/05 | Grand Prix d’Espagne | Circuit de Catalogne (Barcelone-Montmélo) |
25-28/05 | Grand Prix de Monaco | Monte-Carlo |
09-11/06 | Grand Prix du Canada | Circuit Gilles Villeneuve (Montréal) |
23-25/06 | Grand Prix d’Azerbaïdjan | Circuit de Bakou |
07-09/07 | Grand Prix d’Autriche | Red Bull Ring (Spielberg) |
14-16/07 | Grand Prix de Grande-Bretagne | Silverstone |
28-30/07 | Grand Prix de Hongrie | Hungaroring (Budapest) |
25-27/08 | Grand Prix de Belgique | Spa-Francorchamps |
01-03/09 | Grand Prix d’Italie | Autodromo nazionale di Monza |
15-17/09 | Grand Prix de Singapour | Circuit de Singapour |
29/09-01/10 | Grand Prix de Malaisie | Circuit international de Sepang (Kuala Lumpur) |
06-08/10 | Grand Prix du Japon | Circuit de Suzuka |
20-22/10 | Grand Prix des Etats-Unis | Circuits of the Americas (Austin) |
27-29/10 | Grand Prix du Mexique | Autodromo de los Hermanos Rodriguez (Mexico City) |
10-11/11 | Grand Prix du Brésil | Autodromo Carlos Pace (Interlagos – São Paulo) |
24-26/11 | Grand Prix d’Abu Dhabi | Yas Marina |