Ce week-end à lui le onzième et dernier rendez-vous de GP2 Series de la saison. Cela faisait quelques années que le championnat n’avait pas été aussi incertains à l’entame du week-end d’Abou Dhabi avec seulement neuf points d’écart entre Antonio Giovinazzi et Pierre Gasly.


Giovinazzi : L’inespéré

Antonio Giovinazzi est aujourd’hui en tête du championnat avec neuf points d’avance sur son coéquipier. Celui qui n’avait qu’un statut d’outsider au début de la saison s’est révélé lors du Grand Prix d’Europe en remportant de façon magistrale les deux courses du week-end.

La GP2 n’était pourtant pas le premier choix de Giovinazzi. Deuxième du championnat européen de Formule 3 en 2015, le pilote Italien voulait entamer une quatrième saison dans le championnat avant qu’un changement de régulation l’en interdise, le jugeant trop expérimenté. Celui qui s’était déjà essayé à l’endurance ne se voyait pas continuer en monoplace avant que son sponsor Jagonya Ayam ne lui fournisse les fonds nécessaires pour courir en GP2 avec Prema.

Les deux premiers week-ends ne se passent pas de la meilleure des façons avec aucun point inscrit en quatre courses jonchées d’accidents et de problèmes techniques pour l’Italien. Tout s’enchaîne à Bakou où il réussit d’exploit de s’imposer deux fois lors du week-end, relançant ainsi sa côte au championnat. En tête à Hockenheim, il nous confiait ne pas s’attendre à être en aussi bonne position au championnat.

La constance de Giovinazzi ainsi que son talent au pilotage, comme il l’a prouvé à Monza même si aidé par la chance, lui permettent aujourd’hui de pouvoir être en mesure d’être le premier rookie à remporter le titre GP2 de l’ère Pirelli, faisant ainsi mieux qu’un certain Stoffel Vandoorne. Repéré par Ferrari après Monza, il se murmure dans les paddocks que Giovinazzi serait en discussion avec Sauber et Manor pour une place en Formule 1, chose inespérée il y a seulement neuf mois.

Gasly : un titre nécessaire

Dans sa deuxième saison en tant que titulaire en GP2, Pierre Gasly faisait partie des indéniables favoris au titre en début de saison. Mais son manque de victoire se fait sentir, passant le cap symbolique et au combien cruel des mille jours sans victoire.

Après un début de saison où il enchaine les podiums, il voit son coéquipier lui prendre la victoire dans les derniers hectomètres du Grand Prix d’Europe. Cela agit comme un éléctrochoc pour Gasly qui vient chercher sa première victoire à Silverstone. S’en suivent ensuite deux autres victoires, toutes dans des courses longues.

Avant la saison, il nous confiait qu’il avait besoin de ce titre GP2 pour arriver en Formule 1. A la suite de l’échange entre Max Verstappen et Daniil Kvyat en cours de saison, la voie semblait toute tracée pour Gasly qui pouvait presque toucher son baquet chez Toro Rosso. Cependant, Red Bull a décidé de garder Kvyat et Sainz au sein de l’écurie italienne, brisant tout espoir de baquet en F1 en 2017 pour Gasly et ce avant même la fin de la saison GP2.

On voit mal comment Gasly pourrait rester en GP2, même s’il termine deuxième du championnat. Ainsi, certains médias l’envoient en SuperFormula pour suivre l’itinéraire de Stoffel Vandoorne qui a dû attendre un an après son titre pour avoir une place chez McLaren.

Marciello : l’outsider méritant

Raffaele Marciello termine sa première saison hors de la Ferrari Driver Academy depuis 2011( ?) et sa troisième saison en GP2. Engagé avec Russian Time, ses espoirs de titre étaient difficiles à mesurer jusqu’au début de la saison et Monaco, avec l’inattendue victoire de son coéquipier Artem Markelov. Depuis, Marciello fait preuve d’une grande constance dans ses résultats et a enchaîné les podiums.

Aujourd’hui, même s’il toujours mathématiquement possible pour lui d’être titré, Marciello semble devoir se contenter d’une belle troisième place au championnat, pourtant convoitée par de Sergey Siroktin ou Alex Lynn. En revanche, son avenir est loin d’être tracé. Une quatrième saison en GP2 ne serait que peu profitable et il ne bénéficie plus de l’appui de Ferrari qui lui avait permis d’être troisième pilote Sauber en 2015. De plus, contrairement à la tendance générale insufflée par Giovinazzi, Lynn, Gelael et Evans, Marciello n’a pas d’expérience en endurance, ce qui pose la question de son avenir en 2017.